23/07/2008

Lata

La canette roule sur la pente douce du large trottoir de Gran Via.
Elle a du commencer son interminable chute vers 4h03 du matin, à l’origine d’un malentendu entre le regroupement neuronal fébrile d’un assoiffé en détresse tardive et la position géographique exacte d’un poubelle urbaine publique pourtant très fréquemment clonée de part la région.
Quoi qu’il en soit à l’heure qu’il est, elle roule éperdument et perpendiculairement à la trajectoire que le destin a programmé à l’élancement rotatif, spontané et inconscient de mes deux jambes.
C’est alors que mes yeux embués par la fumée du Ohm, transmettent à mon cerveau engourdi par la musique du Ohm, l’information qu’un obstacle dangereux s’apprête à barrer ma route. La route du retour du Ohm, pour ceux qui n’auraient pas suivi.
Tous mes sens sont alors en alerte, et malgré mon taux de sang dans l’alcool, je commence déjà à juger, à jauger même le chemin qu’il reste à parcourir par mes deux pieds et moi-même, et le temps que mets la canette avant de nous rencontrer au point P de l’attaque. Je mets en place un plan D, pour dévier ma trajectoire et faire cahoter cet attentat prémédité, cette atteinte à la liberté de marcher en toute sécurité.
Navet va-t-il s’en sortir vivant ? Vous le saurez après cette pa…renthèse.

J’ouvre alors la parenthèse, pour que le public, aussi peu nombreux soit-il, aussi fidèle soit-il, prenne note du nombre incalculable de choses qui peut se passer dans un très court laps de temps. Je profite de la même parenthèse pour démontrer que par un laps de temps beaucoup plus long, la quantité d’actions et de pensées augmente proportionnellement au rapport qu’il existe entre ce long et ce court laps de temps. Tout ça pour en venir à la conclusion même que le temps file, les choses aussi et qu’il est bien difficile de suivre ce rythme inlassable et incessant. J’en viens donc à ma problématique qui n’est pas une interrogation mais une constatation qui s’excuse platement de ne pas marquer mon blog d’un tempo aussi vif que celui de la vie qu’il est censé narrer. Fin de la parenthèse.

4h04, je chois lamentablement.

4 commentaires:

Arthur a dit…

...mais pour te redresser brillamment avec un billet extra, qui nous rappelle tristement que ton année madrilène s'achève, et joyeusement (et égoïstement) que nous allons te retrouver.
Les sensations, je les connais, et je t'envoie donc beaucoup de courage et d'amour, guapo.
D'autres belles choses arrivent, ne t'arrête pas en si bon chemin.
Que viva la noche!

Delenda Lavingtaine a dit…

J'adore, quand tu écris comme ça... :-)
(Si toutes les fins sont laides, le verbe les rend belles !)

A dans quelques jours, mi Carlito (je n'en peux plus !).

Kevin a dit…

holaaa querido carlito, que tal, he visto que tu tenia un blog tantos vezes sobre msn, pero ahora finalmente lo he visto de verdad! tragicamente mi frances es un poco enfermo, por eso no he entendido mucho de tu historia [que probablemente es muy interesante...lol] pero queria desearte un bien tiempo en madriz!

Anonyme a dit…

Petit HS, mais quand je retourne voir ma famille en Espagne... Je vais à "Illescas"... Tu connais ?

Bref, c'est un peu loin maintenant je me souviens surtout du Parc Warner Bros...