31/10/2007

Parenthèse Française (2)




Levé prompt le samedi matin, j’ai beaucoup à faire, alors je m’active. Faire chauffer un peu la bagnole, revoir un moment mes voisins, nettoyer la bagnole, parler un peu à ma sœurette, faire un cd de musique pour le trajet, mais surtout surtout être beau. Et me faire beau avec la tête que j’ai, sur laquelle on peut lire explicitement « Au secours je suis fatigué depuis deux mois !! », ce n’est pas une mince affaire, le tout bouclé avant 12h30.
Direction Roissy, un largage de frangine, un récupérage d’amis, une bise à ma tante…
1h30 d’autoroute, de musique, de conversations plus tard nous sommes à Lille. Des bouches bé sous l’ampleur surfacique de l’appartement de notre ami Arthi et de ses compères. Un DoMac, une Fnac, un Marianaud.

De jeunes cinglés ridicules, habillés à la dernière mode de chez H&Moche, avec des chaussettes bariolées roses et noires, des crêtes de la même couleur sous les casquettes pailletées, débarquent en trombe sur une placette. Les hurlements de motivation couvrent le son de la mini chaîne hi fi (un téléphone portable je suppose). De la motivation il leur en faut car les voilà grimpés sur les murs, les bancs et les poubelles pour nous faire part d’une tentative de danse tectonique, relativement mal ébauchée, complètement désastreuse en fait, à leur place je ne me serais pas affiché avec autant de conviction, pour une représentation aussi ridicule. Mais au fond ne suis-je pas le personnage ridicule, moi qui du haut de mes 21 ans critique une bande de jeunes qui ne font que s’amuser…arfff je parle comme un vieux parfois.

21h30, on est encore plus beaux qu’on ne l’était. Les invités peuvent arriver. La soirée commence. Les gens s’entassent dans l’entrée gigantesque au milieu des 4 musiques distinctes et spécifiques aux 4 pièces de la « discothèque ». Je reconnais des visages, certains me reconnaissent encore mieux. L’alcool coule déjà à flot, les pizzas s’enfilent comme les petits pains, les chips, les bonbons autant. Après une séance photo peu commune, les danseurs prennent place. L’ultime troupe parisienne débarque avec sa bonne humeur pour ne pas dire ‘gaîté’. L’ambiance est au top. Notre Arthur national, personnage des plus sociables que cette Terre aie porté, qui vers son beau pantalon rayé orange et rose, son body vert anis, sa nouvelle laisse et vers lui-même sont tournées plus de 80 paires d’yeux, rend la séance cadeaux des plus festives.

Tout est parfait, il est donc l’heure de se faire une petite déprime. Et oui, comme je rends toujours les choses simples, je m’inquiète au meilleur moment, à celui que j’attends du moins depuis plus de trois semaines. Alors rien ne va. Pourquoi suis-je si peu sociable ce soir ? Pourquoi tant de conversations me gonflent, pourquoi tant de personnages m’effraient, pourquoi m’intéresser aux plus inaccessibles? Je danse sans grande conviction, je souris sans écouter, je dévisage, je passe d’une salle à l’autre. Je ne tiens pas en place. Heureusement, bien qu’il soit la star du soir, ses épaules sont quand même là, ses oreilles et sa patience aussi.

4 ou 5 heures du mat’ on ne sait plus, on est trois sur le matelas, 4 dans la chambre, c’est l’heure des meilleurs moments, des bilans, critiques, échanges de points de vue, rires de fin de soirée. Je me rends déjà compte alors à quel point la soirée fut bonne, à quel point je suis heureux d’être ici au moment présent, à quel point le lendemain et ses adieux vont être durs. Avant même de subir l’épreuve des au revoirs, le réveil et le levé sont les deux premières plaies dont je me serais passé. Une demi heure plus tard nous sommes partis, un café chaud et une brioche au chocolat dans le bide. L’accueil a été super chaleureux, les au revoirs passés presque à la trappe pour ne pas se chialer dessus quand même. Et puis on se reverra bientôt hein ? Ça rassure toujours d’y croire ! Troisième étape à subir 1h30 plus tard, les ultimes adieux à Roissy, après une retour éclair.

Mais voilà le problème : tout fut éclair ! C’est pour ça que je suis frustré, triste et insatisfait. Famille éclaire, sœurs éclaires, soirées éclaires, voisins éclairs, conversations éclaires, ressentis éclairs…et pourtant famille, soirées, voisins conversations, ressentis…que demander de plus ? De beaux souvenirs ? Ils sont déjà là…je n’attends plus que les photos.

Je ne m’étendrais pas sur le retour chaotique…Les grèves n’étant pas terminées, la galère fut de (re)mise dimanche et lundi. Vols annulés, matinée passée à l’aéroport au milieu d’un bordel encore jamais égalé par la compagnie. Mais une fois encore, elles portèrent leurs fruits puisque j’ai pu passer un peu plus de temps avec ma famille. Moi qui ne voulais pas trop retrouver Madrid tout de suite, finalement je me suis retrouvé bien content de pouvoir partir ; dimanche soir ? Non, lundi midi !

Aujourd’hui, en ce début de semaine, la surcharge de boulot ne gâche et ne cache pas ma mélancolie…

1 commentaire:

Arthur a dit…

Tu es monté de si loin...

Merci mi amigo querido.

Love!