15/11/2007

I love Valencia




Le claquement sec de l’ouverture du briquet métallique retentit dans la nuit.


22h30, gare routière de Valence. C’est parti pour un week-end tant attendu, précédé d’une semaine sur les chapeaux de roues. Le voyage m’a permis de récupérer, j’ai dormi tout ce que je n’avais pas dormi. Il manque 2 ou 5 de mes compères retenus à Madrid faute de logements sur la cité méditerranéenne.
Retrouvailles tant attendues et premier aperçu de la ville by night. 'Cena' dans un resto où conversations philosophiques sont déjà sur le tapis. On découvre, on échange, on partage, on rit. Les gorgées de vodka pamplemousse entrecoupent les flots de paroles qui ébruitent les heures nocturnes passées dans le salon. Couché tôt, levé tard, ou l’inverse je ne sais plus bien.

La pierre à feu crisse à deux reprises, mais en vain.

Vendredi et Calatrava sous un ciel gris. Expériences sonores et visuelles. On aime ou on déteste mais la bouche , on ne peut pas passer à côté. Le soleil se couche déjà alors que les pizzas américaines font part de leurs qualités nutritives et caloriques pour le ‘déjeuner’. Retour à l’apart. Rencontre des colocs. Photos, passés, anecdotes et musiques agrémentent ce début-fin de journée. Un sujet est écarté, une fois, deux fois, n’en parlons plus. On découvre, on échange, on partage. Pâtes nature chez Nathalie, qui aura fini par ensoleiller ce terne et trop court vendredi. Nous nous rendons chez des français, amis des allemands, amis des colocs de mon hôte. Nous sommes accueillis comme il se doit, malgré notre arrivée surprise et tardive. La gaîté vainc la mollesse. Plus tard, après quelques acrobaties et péripéties urbaines nous nous séparons tous, il est déjà tôt.

Au troisième frottement, l’étincelle surgit.

Il fait noir. Les gammas ont parfois des effets négatifs. C’est l’heure du réconfort ou des soutiens. Nous sommes tous affaiblis par cette société qui pèse, par ces regards des autres qui jugent. La vie est tellement simplifiée année après année, qu’il nous faut parfois la compliquer. Pauvres victimes de la mélancolie abusive entretenue. ‘Loose psychologique quand tu nous tiens!!' Mais nous sommes forts. On découvre, on échange. En étant vrai, nous serons crédibles. Il est temps, c’est l’heure du changement. Nous sommes là pour ça au fond. Cette coupure culturelle, cette inversion de rythme, ce recul par delà les Pyrénées, c’est la meilleure offre qui nous soit faite pour faire table rase, pour revenir à l’essentiel, pour se retrouver intimement. Déjà tout est différent.

Une faible échappée du gaz liquide se mêle à la source fragile et l’alchimie fait des siennes.

Il fait beau, et nous allons en profiter. La multitude d’affiches de ‘Carmen’ de Bizet décore la ville. Nous voulons en profiter, mon retour est donc repoussé. Calatrava toujours. Agua de Valencia sous l’ombre des arbres orangés d’une petite place du centre ‘Carmen’, du moins pour ceux qui n’ont pas une surdose de gammas dans le sang. L’architecture ancienne et monumentale se mêle aux patios d’agrumes. Enfin j’assiste au cliché espagnol. Le dédale des rues étroites nous mène à quelques vieilles fripes qui sentent encore la poussière. On découvre. Puis allemands et français remettent ça, chez nous cette fois. Les corps en effervescence courent au ‘Black Note’ pour écouter de bons parisiens jouer du Reggae. Nous écourtons la soirée…

La flemme apparaît et éclaire de sa timide lumière le noir faiblissant.


Le séjour se fini en apothéose. Le grand ciel bleu dominical fait briller l’opéra, cette forteresse qui restera inaccessible pour notre plus grande frustration. Tant pis, qu’elle reste les pieds dans l’eau ! Nous nous vengeons sur la plage, le port de l’America’s Cup, son bar design avec ses prix tout aussi design. Un maillot de bain écartelé anime la soirée immortalisée et partagée avec deux charmants valenciens. Une paella valencienne au romarin à trois, un bain de 23h00 à deux et demi. Les trams, taxis, bus nous passent sous le nez. Nous passons sous le nez de l’immense université, l’hibiscus à l’oreille et les cheveux mouillés. Ma gorge se resserre au fur et à mesure que s’approche l’heure du retour. Mais non, vivons au jour le jour, à la minute près. Vivons le moment présent de tous ses sens, de toute sa beauté, de toute son énergie. On échange, on partage, on rit.

La flamme, d'une main tremblante s'approche de la mèche...


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