13/02/2008

Gato Mio, Noche Mia !!

Samedi soir dernier.

A l’image et à la mémoire de notre fabuleux septembre, il est dans l’atmosphère générale une envie de fête. Pour célébrer notre entrée dans le second semestre, ce fut fait. Un amoncellement de jeunes individus un peu tendus et gauches dans un premier temps aura finalement vite fait d’embuer les vitres de notre appartement d’accueil. Ça fait plaisir de retrouver tout le monde, de faire revivre une fois de plus nos souvenirs de fêtes de fin d’année et nos voyages divers et variés. La coupure a été longue mais nous nous appliquons à relancer la machine Erasmus un peu rouillée.

Sur les 3 ou 4 coups des 3 ou 4 heures du matin, une dizaine de zouaves ambitionne de retomber en enfance. Quoi qu’il serait bien naïf de penser qu’il s’agit d’un jeu d’enfants. Je m’explique : un nouveau piso nous ouvre ses portes, avec leur joyeux locataires. Ces derniers font sauter les plombs et dans le néant total, 9 d’entre nous tentons de nous cacher, pendant que le dixième après avoir compter jusqu’à trente tel un écolier de maternelle érudit, se lance à notre recherche. Toujours dans le noir absolu (et j’insiste car même après 4 heures de jeu nous n’y voyions toujours absolument rien), le chat ou gato palpe les murs, les bureaux, les rideaux, les oreillers à la recherche d’un bout de bras ou d’un épi de cheveux qui dépasserait. Une fois la chair fraîche trouvée, le chat s’exclame : ‘Gato Mio !?’ et l’autre lui répond par un ‘Miaou’ digne d’un niveau d’imitation toujours de la même classe de maternelle. Il s’agit alors pour le félin de reconnaître la souris prise au piège et de dire haut et fort son nom. S’il échoue la souris est relâchée sinon elle s’associe au chat dans la quête des autres ratons. Les règles sont internationales, le principe est simple, le concept facile à assimiler. Nous avons jouez pendant 4 heures jusqu’aux premiers métros du matin. A notre départ les joues et abdominaux (ou abdomens pour ceux qui n’en n’ont pas) tiraillent d’avoir trop stressé et tant ri.

Après cette agréable soirée ou nuit devrais-je plutôt dire, il est l’heure de s’extirper de ce quartier reculé et froid de Madrid pour regagner nos logis plus centraux. A Plaza de España je laisse Julie à la bouche de métro pour m’élancer seul plein de courage sur la Gran Via venteuse. Puis une silhouette s'avance dans le noir. Je croise son regard sans pour autant relâcher le rythme de ma marche. La curiosité et l’attrait nous font nous retourner aux mêmes instants pour nous dévisager à nouveau. Puis une seconde fois encore. C’est étrange ce comportement. Je m’arrête alors que sa silhouette disparaît à l’angle du Starbucks Coffee. Mais quelques instants après son chemin semble avoir changé pour tirer tout droit dans ma direction. Je rentre alors en scène. Nous nous embrassons sans avoir même échangé un mot. Nous savions tous deux pourquoi nous nous tenions si proches sur ce trottoir désert. Il n’y avait pas d’explication à donner. Sur mon chemin nous discutons un peu, le minimum vital je dirais. Un échange de numéros pour un dîner tout prochain. Un baiser d’au revoir comme si nous nous connaissions depuis 10 ans. Du haut de mon nuage j’ai alors dégusté le fait que ce genre de scène n’est pas exclusivement réservé aux comédies romantiques américaines, ni à la vie des autres.

12/02/2008

Ouarzazate, Zagora, Merzouga...

Je pisse seul face au néant. Il est une heure du matin. Le silence absolu siffle de douleur dans mes oreilles. Heureusement le tam-tam se met à résonner. Je me joins au groupe perché sur une petite dune. Nous dansons, chantons, jouons. Nous sommes seuls au monde. En cet endroit reculé, deux allemands, un couple nippo écossais, deux létoniens et nous trois sommes accueillis par quelques nomades berbères qui pour un soir nous font partagé leur coutume. C’est à dromadaire que nous avons du nous rendre sur le site des ‘petites dunes’. Là, le noir du ciel n’a plus de profondeur. Des étoiles dont je ne soupçonnais même pas l’existence le tapissent intégralement. Pour la première fois je vois la voie lactée trancher le ciel du nord au sud au milieu des constellations hivernales. Nous nous laissons aller jusqu’à ce que le froid nous pousse sous la tente. La journée a été longue et magnifique. Sur la route de Ouarzazate, l’Atlas et ses villages on défilés jusqu’à la grande Kasbah toute de terre. Le lendemain après le levé du soleil, nous partons de Zagora pour gagner les ‘grandes dunes’ à Merzouga. Le Sahara nous ouvre ses portes et à dromadaire à nouveau nous nous y plongeons tout près de la frontière algérienne. La crête d’une dune nous élève pour admirer le rougeoiement du sable en cette fin de journée. Nous partageons le dîner avec un autre groupe de nomades et quelques vingt touristes venus de tous les continents. La musique les rires et l’échange de vie, langues et cultures nous retiennent auprès du feu jusqu’au milieu de la nuit. Nous repartons à nouveau pour un levé de soleil royal, le nez coulant de froid et les fesses endolories par la fameuse et unique bosse de nos bestiaux. Puis la vallée du Draa, les gorges du Dades, à nouveau une heureuse rencontre avec un jeune marocain. Nous parlons du Maroc, de la France, des études et du foot. Nous apprenons que deux tiers de la population sont berbères et non arabe. Nous découvrons qu’il existe les palmiers males dont les feuilles se dressent vers le ciel et les femelles dix fois plus nombreuses qui permettent la récolte des dates. Nous apprenons du tissage, de l’agriculture en palmeraie, de l’architecture locale… Derrière les vitres de la voiture, la beauté des plus rares paysages défile entre suprême aridité et luxuriante fragilité, jusqu’à notre retour à Marrakech.

Merci au groupe qui a rendu ce périple encore plus enjoué et agréable. Merci à mes deux compagnons de voyage de m’avoir permis de vivre ces fabuleux moments avec eux.

Le métal orange se prend à nouveau pour une plume… Nos vemos Marruecos !













11/02/2008

Marrakech

Au cœur de la ville la plus riche du Maroc, il y a la cour des miracles. La place Jemaa el Fna fait de son immense superficie la liaison entre le souk et la ville nouvelle, entre les bouis-bouis délabrés et les hôtels de luxe. C’est sur une de ses rives qu’un joli petit hôtel nous a abrité pour quatre journées et trois nuits. Alors que les touristes s'y font happer par la foule marocaine, pour quelques tatouages au henné, pour regarder les innombrables cavernes d’Ali Baba, les dresseurs de singes et les charmeurs de serpents animent le lieu, entre deux mobylettes et trois stands de nourriture et de musique locale. L’ambiance est à son comble du matin au soir et les couleurs, les sons, les odeurs tentent de s’imposer tous à la fois. Même les ruelles abritées par les palmes tressées et les stores déchiquetés, n’échappent pas à l’activité. La ville vit sur le tourisme, je dirais même sur le touriste. Mais l’ensemble est accueillant et joyeux, et si l’on se cantonne à la partie ancienne de la ville, l’authenticité est largement sauvegardée. Marrakech nous a révélé ses plus belles pièces, ses plus beaux secrets au sein de ses remparts en pisé. Les tombeaux des Saadiens, le musée et la medersa de la ville, le jardin Majorelle, le souk, la pharmacie berbère, les appels à la prière surgissant de chacun des minarets au couché du soleil…le spectacle vaut le détour et la contemplation.
Nous avons profité de l’étape pour nous organiser un voyage de quatre jours dans l’Atlas et le Sahara… au prochain épisode.