25/04/2008

Passé déPassé

Je vis encore avec des peurs. Des vraies peurs qui me mènent tout droit à mes limites, mes faiblesses, mes incapacités. C'est avec le recul que m'a procuré cette année que j'ai pu les découvrir et les définir.
Quand je rentre dans une bibliothèque, aussi grande que celle de l'Etsam, magnifique, sur deux niveaux, aux rayons débordants de livres et autres documents en tous genres, alors avant même de ressentir admiration, curiosité ou même soif de savoir, je ressens un mal être. Il est clairement issu du fait que je suis mis face à cette fatalité que je ne pourrai ni tout lire, ni tout comprendre, ni tout savoir. Et dans ce désarroi profond je me sens petit, submergé par la puissance des connaissances humaines, par la taille de notre monde. Je ne suis que le micro du méga, que la poussière éphémère de l'univers tourbillonnant.
Il existe un autre phénomène passionnant et utile, relativement récent qui se développe avec ma génération. C'est celle du Msn et maintenant du fameux et ingénieux Facebook. Mais alors que je suis un adepte du système, bien que je ne m'en serve mal et donc par conséquent rarement, j'admire cette toile de contacts qui s'étend à l'infini, jusqu'aux entrailles de notre passé. Et donc je me retrouve la vingtaine passée, à échanger avec des gens avec qui je jouais aux billes à 4 ans, avec qui je jurais et affirmais ma méchanceté à 13, avec qui j'emmerdais le monde tout en faisant assidûment mes devoirs à 16... Et moi, le maître de la mélancolie, le roi du "regard dans le passé", le chef du "je me flagelle en me souvenant du bon vieux temps", je jubile. Je jubile d'avoir la capacité de renouer, retisser avec tout le décor de ma vie, toutes les personnes qui l'ont rythmée et dirigée. Mais alors cette foutue peur reviens. C'est un investissement de vouloir reparler à tout ces amis qui 'reviennent en masse dans ma vie'. Je suis dépassé par mon passé! Je ne peux assumer la capacité qui m'est offerte, mon pouvoir est limité, mon fantasme aussi par conséquent, et la frustration apeurée reprend le dessus.
Par ce genre de circonstances, qui surgissent avec bien d'autres domaines, je me paralyse. Je préfère baisser les bras que rentrer dans le lard. Au fond c'est bien pratique, j'ai l'impression que c'est moi qui choisi. Je cultive alors ma peur et mon insatisfaction.

21/04/2008

Finde II

Un peu plus complexe à gérer, ce week-end du 12 – 14 avril n’en fut pas moins agréable. Ma soeurette est venue me rendre visite. Moment donc assez attendu, cependant mal négocié car mon rendu de projet s’est faufilé comme un parasite à dévoiler le lundi suivant (un show room pour Lacoste sur l’avenue Omotesando à Tokyo). Mais malgré ça, le week-end fut appréciable. Puis Bérénice a développé son angine blanche, et planquée derrière des amygdales grosses comme des balles de foot, nous avons tenté de sortir, de visiter, de vivre le plus ‘à la madrilène’ possible. Le week-end resta donc toujours supportable. Une nuit blanche de boulot pour l’un, une saison complète de série pour l’autre, et finalement l’ensemble se tisse sans complication, sous un ciel bleu ou derrière une fenêtre ouverte, l’un s’use à la tache dans la culpabilité d’avoir si mal géré son temps, l’autre récupère dans le complexe de sa fragilité malvenue. Et le week-end n’est déjà qu’un vague compte rendu de bonheur trop vite écoulé.

Le projet est rendu, apprécié et approuvé, les amygdales sont moins irritées et désenflées. Comme quoi il ne faut jamais se décourager.
'Un peu d'air sur Terre'
































16/04/2008

Finde I

Un week-end de rien. Une rencontre dans un resto, pour nous retrouver un peu plus nombreux dans un bar (notre nouveau QG) aux murs verts et à l'atmosphère british. Une fois tous là, nous sommes prêts pour nous rendre à cette fameuse soirée dont tout le monde parle. Nous allons donc à 15 chez cet ami de la copine du coloc du novio d'une amie. L'incapacité d'ouvrir la porte d'entrée au début vous plante le décor, il y a du monde. Beaucoup trop!! Je pense que nous sommes 150 à squatter la moindre portion de plancher. Des morveux tapissent les murs du long couloir, des bourrés sur les tables, des torchés derrière les rideaux, des vidés sur les tapis. Un Gin Tonic à moitié par terre l'autre s'étant engouffrée dans nos estomacs assoiffés de thuya. Des rires, du bruit, les poutres qui grincent, le plafond qui craque. Des parisiennes échauffée, assoiffées, agitées...Du monde, de l'italien, du français...Ce monde est fou, et c'est génial par moments.


Évidemment je perds mes clés, je les oublie comme tout le restant de la soirée. Je me réveille chez Julie, et dans un élan imprévisible, nous nous jetons en voiture pour continuer notre week-end de rien à Ségovia, une petite ville touristique mais néanmoins agréable, à une heure au nord-ouest de Madrid. Nous touchons le summum du vide, du néant, de la glande. Nous avons écrasés toutes les pelouses de la ville. Nous avons admiré chaque pixel du chaud soleil. Nous avons effleuré de l'extérieur les monuments intéressants de la ville. Mais qu'il est bon de faire une parenthèse, qu'il est bon de se créer sa bulle dans ce monde abrutissant. Donc pas d'architecture pour mes compères et moi-même, Julie, Clément et moi savourons plutôt glaces, bières, bancs publiques, boutiques et terrasses ensoleillées...Les quelques contradicteurs n'auront qu'à aller voir ailleurs...Camille et notre parisien de Paul nous rejoignent avec le même élan de glandouille. Et re!


Plus tard, un retour musical dans une voiture énergique. Et hop directos à une fiestita de trop pour nous, où cactus côtoient cow-boys, indiens et prisonniers. Nous, nous sommes des tarés du XIX ème siècle débarquants dans un espace temps reculé.