Je parcourais seul la route qui mène chez eux, mais je volais évidemment. Voilà là, le secret! Je volais librement dominant la région d'un seul regard, les petits villages versions vieille France avec leur clochers, défilaient sous mes yeux. Et je rejoignais les gens que j'aimais. C'est court certes et ça ne tient à rien. C'est juste un moment de bonheur très caractéristique de ma vie entre 7 et 15 ans.

Mon second, et je crois pourtant bien que je l'ai rêvé avant, fait revivre un séjour néerlandais de trois semaines avec ma classe de CM1. Mais si il y a un élément qui me permet de dire que j'étais au Pays-Bas, les gens qui m'accompagnaient étaient les mêmes que dans la réalité, il y en a beaucoup d'autres qui sont en contradiction totale avec mon expérience vécue.
Nous sommes une quinzaine de jeunes loustics, le sac au dos dans une immense prairie, ou plutôt une savane à l'européenne. Personne n'ést tranquille, surtout pas l'instit, car nous sommes en grand péril. Une force maléfique nous poursuit, mais je ne saurais vous dire s'il s'agit de méchants chasseurs armés jusqu'aux dents, d'une armée de fourmis bouledogues assoiffées de sang ou que sais-je encore. Nous courrons tous, les herbes hautes nous coupent nos jambes et nos élans. Que le meilleur gagne! Une clôture de fils barbelés, qui ne clôture rien puisque nous sommes au milieu de nul part, nous oblige à ramper. Ramper lorsque quelque chose nous poursuit, il n'y a rien de pire. Je ressens cette forme de claustrophobie bien caractéristique, ce stress qui me talonne au milieu de mon lit. Tant pis pour les retardataires, on a plus le temps de regarder en arrière, il faut foncer. Devant nous il n'y a qu'un horizon. Notre course est sans fin et n'a pas de but.
Deux ou trois heures plus loin nous sommes dans un petit aéroport de rase campagne. Nous fixons la tour de contrôle haute de 5 mètres. Nous sommes tous présents, tous mes amis dont les visages se redessinent avec précision alors que je les évoque après tout ce temps. L'ambiance est bonne, tout y est paisible et les gens enjoués. Nous attendons l'avion. L'aéroport, déjà à l'époque pour moi le symbole du départ, de l'échappatoire, de la liberté, il était donc l'ultime raison de cette course effrénée.

1 commentaire:
Quite impressive, cette conclusion. Tu serais ton propre psy, que ça ne m'étonnerait pas.
Je suis bien contente de constater que ta vie inconsciente est aussi fructueuse et étrange que la mienne, et que ta mémoire sait s'en souvenir... :) C'est une chance, si si.
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