27/10/2008

90

Je cire le parquet en ce dimanche après midi. Court dimanche, bien trop long à mon goût. On a passé tout le temps qu’il pu nous offrir à essayer de récupérer notre appartement, de lui donner l’apparence de son état initial. Evidemment le mécanisme de mes gestes ne nécessitant pas l’emploi du millième de mes capacités cérébrales, je laisse libre cour à mes pensées.
Hier plus de 90 personnes ont foulé le plancher de notre appartement. Etait-ce ce que j’attendais ? Avais-je été convaincu et satisfait ? Pas forcément. Il se trouve pourtant que tout s’est bien passé. Pas de dégâts importants, pas trop de gerbouille.
Dès le début tout baigne. La soirée avait des goûts de bons moments. Une quarantaine de personnes peuplait le séjour. Wax Tailor mixait en fond pour un esprit lounge posé (sans siège cependant) et assumé. Je m’étais fait (dit) beau à l’image de mes trois colocataires et j’avais planqué au maximum les valoches qui tenaient le rôle de cernes. Je me suis confronté à ce dont j’ai toujours rêvé, un rassemblement autour de moi, chez moi d’une grande partie des gens qui comptent pour moi, qui ont façonné mon passé. Il y eu beaucoup trop d’absences importantes mais malgré ça je me devais d’être à la hauteur et d’assumer ces réunions et rencontrent incongrues, de me laisser aller au plaisir qui devait me dévorer à l’idée de réaliser enfin cette soirée fantasme. Parce que l’idée d’une fête me trottait dans la tête depuis un moment.
A partir de 2 heures du matin je n’étais pas encore trop laid et l’appart était toujours magnifique mais ça ne se voyait plus. Je n’étais qu’un vulgaire pion dans la foule. Notre perle, une huître géante subissant les aléas d’une marée humaine déjantée. Mon rôle consistait alors à ouvrir et fermer la porte d’entrée. De vérifier que tout allait bien pour tout le monde. De contrôler le non-accès aux chambres. D’approvisionner en boisson le buffet perdu dans la foule. La marée devint un tsunami incontrôlable et fatiguant. Bien en place et clairement encrés sur le sol les bougres attendaient les premiers métros dans l’odeur aigre de la fumée de cigarette, du tabac froid des mégots qui trempaient dans les restes de mauvaises binouses. Le temps se fait long. Une hâte, le lit, le ménage.
Quand je demande aux gens comment s’est passée leur soirée, les réponses sont dithyrambiques. Je n’ai même pas le recul nécessaire pour m’en rendre compte.



















3 commentaires:

Alĉjo a dit…

grandan, fortan, kormolan kison el hispanio; mia sopirata amiko

Lucie a dit…

MMhh oui sympa les dégoulinures !! j'ai connu ça un grand nombre de fois les rangements post-soirée mais jamais à cette échelle là ! Il faut dire que votre appart' est gigantesquissime !! J'ai hâte de le voir en vrai un de ces quatre !
Bisous cousin.
'Lu

Anonyme a dit…

C'est sûr que j'ai eu plus de facilités avec les cadavres de schokobons...