07/09/2007

Le temps passe vite

Une des phrases favorites de notre siècle, de notre monde impitoyable, qui court à toute berzingue, où l’on est sans cesse à la quête du temps perdu. Mais pourtant c’est vrai, le temps passe vite, et l’on fait tous en sorte que ce soit le cas, nous, pauvres fourmis qui nous activons à notre dur labeur. Aujourd’hui on aime la vitesse, le speed, le crack, le stress, pourvu que l’ennui ne gagne pas, quitte à ne pas voir passer les beaux jours, quitte à se plaindre 50 ans après que 50 secondes viennent de s’écouler…

Moi j’ai du retard ! Très bien, je l’entretiens. Je rêvais de pouvoir vous communiquer les petites anecdotes de ma première semaine, les détails croustillants d’une installation animée. C’est déjà plus tout neuf…

Je regrette de n’avoir eu le bon réflexe de prendre ma chambre en photo à mon arrivée. Comme je le disais précédemment, Camille et moi-même étions encore trempés d’une « promenade » dans les couloirs du métro. Nous sonnons à l’interphone de la bonne adresse. Nulle réponse. Pourtant quelqu'un doit nous ouvrir. Après une multitude d’essais la porte s’ouvre tout de même. Hop hop hop, tous les baguages dans le monte charge, arrivée à l’appart.

Un zombi prénommé Rùben, nous ouvre, les yeux encore rouges d’une nuit trop courte ou d’un rail trop long. Direction ma chambre. Je l’avais déjà aperçue en juillet lors de ma courte visite qui confirmait mon choix pour celle-ci.

Je découvre alors la même pièce (c’est déjà ça), encombrée sous l’accumulation de tous les meubles del piso, que mes gentils colocataires ont refoulé parce que trop encombrants, trop vieux, trop poussiéreux…A cette bonne somme, un doux mélange de posters noirs, de poussière, de cheveux, de chaussettes sales, d’élastiques, de papiers…bref, vous avez compris et je ne vais pas vous faire le descriptif complet des merveilles que l’on a coutume de rencontrer dans le fond d’une poubelle.

A cet instant, je ressens sûrement la même chose que cette chaussette perdue. Mais un appel de Damien (le troisième de Belleville), son arrivée à l’appart malgré sa connaissance des conditions de l’accueil, et nous voilà tous trois d’attaque à faire de cet enfer, un petit paradis.

D’attaque oui, mais sans rien pour attaquer. Pas d’aspiro, pas de produit à vitre, pas de lustrant, d’astiquant, de décapant, de magie. On jarte alors tous les meubles dont je ne veux pas dans la chambre du voisin absent (car de toutes manières, ils ont toujours tort). Damien s’attaque à la plaque de cuisson au couteau, Camille à la baignoire avec la pomme de douche. Moi je m’attaque aux commerçants avoisinants pour « una aspiradora » pour une demi-heure en échange de ma carte d’identité. Une fois l’arme conquise il ne fut plus dur de conquérir ma chambre de toutes ces saloperies résiduelles.

Quelques heures plus tard, ma chambre est propre et quelques jours plus tard, ma chambre est une rayonnante petite tanière isolée, blanche, propre, lumineuse, et quelque peu Ikéa-isée grâce à nos amis suédois qui s’implantent jusqu’aux derniers déserts castillans.

Il m’était important de remémorer cet instant épique, moins par rancune pour mes chers colocs qui m’ont accueilli dans de telles conditions que par plaisir de faire ressurgir un souvenir qui malgré son jeune âge me fait déjà bien rire.

photo de l'état final de la chambre à venir

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis impressionnée...

Fais de ce blog ta drogue !

Good to see you there (last but not least) ;)

Anonyme a dit…

Oui, tant qu'à faire, écrire c'est moins nocif qu'un long rail :)

Prendre des photos en arrivant, c'est une idée, mais c'est déjà déplacer l'équilibre entre documenter sa vie et la vivre, équilibre que tant d'entre nous cherchent encore.

Charles a dit…

Il est vrai que depuis que ce "long rail" qu'est ce blog petit à petit que je le construis, j'ai tendance à vouloir documenter ma vie, ou du moins à vivre pour informer, et non pas informer sur ma vie...il me faut déjà après 5 articles, me désintoxiquer de mon "rail".